Glossaire

Bienvenue dans notre glossaire! Vous trouverez ici la définition et l’explication de plusieurs termes reliés aux traumas et à l’accompagnement des personnes qui ont vécu des traumas.

Revenez ici ultérieurement pour découvrir de nouvelles définitions, qui seront ajoutées au fil du temps.

Un trauma est une expérience dépassant largement les capacités d’adaptation d’une personne. Il s’agit d’un événement si intense qu’il menace l’équilibre interne (homéostasie). Plusieurs choses dans la vie d’une personne peuvent être considérées comme des «événements difficiles», mais ce qui distingue le trauma est la réaction profonde qu’il peut entraîner. Le trauma affecte non seulement l’état psychologique, mais aussi le système nerveux et le corps.

 (Définition inspirée de Ford et Courtois, 2020)

Le trauma complexe est, à la base, un trauma (voir définition ci-haut). Toutefois, il se distingue par:

  1. Sa nature relationnelle
  2. Sa répétition
  3. L’impression de captivité qu’il génère

 

Des exemples incluent (mais ne se limitent pas à): maltraitance par les parents, violence conjugale, exploitation sexuelle, séquestration/prise d’otage, violence organisée

(Définition inspirée de Ford et Courtois, 2020)

Le trouble de stress post-traumatique est un «trouble» de santé mentale directement relié au fait d’avoir vécu un ou plusieurs trauma(s), qui est répertorié dans les manuels généralement utilisés en santé mentale, soit le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) et la Classification internationale des maladies (CIM-11). Puisqu’il n’y a que la CIM-11 qui distingue le TSPT et le TSPT complexe, nous présentons ici la définition du TSPT de la CIM-11 à des fins de simplification.

Le trouble de stress post-traumatique est une condition qui se développe suivant l’exposition à un(des) trauma(s) et qui se manifeste par les trois catégories de symptômes suivantes:

  1. Les reviviscences (flashbacks, souvenirs intrusifs sous diverses formes (ex.: souvenirs corporels), cauchemars, détresse émotionnelle engendrée par déclencheurs reliés au trauma)
  2. L’évitement (éviter des pensées/émotions/souvenirs reliés au trauma et/ou des personnes/endroits/choses/situations reliés au trauma)
  3. Perceptions persistantes d’une menace actuelle accrue (p. ex. : hypervigilance, hyperréactivité, comportements témoignant d’une recherche constante de «mise en sécurité»)

(Définition inspirée de WHO, 2019)

Le trouble de stress post-traumatique complexe est un «trouble» de santé mentale directement relié au fait d’avoir vécu un ou plusieurs trauma(s), le plus souvent des événements prolongés ou répétitifs dont il est difficile, voire impossible, de s’échapper (p. ex.: violence conjugale prolongée, abus sexuels ou physiques répétés durant l’enfance, torture, esclavage, génocide).

En plus des trois catégories de symptômes du TSPT (reviviscences, évitement, perceptions persistantes d’une menace actuelle accrue), le TSPT complexe s’accompagne de difficultés persistantes dans trois catégories supplémentaires:

  1. Dérégulation émotionnelle (p. ex.: colère intense, explosions émotionnelles ou, au contraire, engourdissement, incapacité à ressentir des émotions positives, symptômes dissociatifs)
  2. Image de soi négative (p. ex.: se percevoir comme ayant peu de valeur, sentiments persistants de honte, de culpabilité ou d’infériorité)
  3. Difficultés relationnelles (p. ex.: méfiance excessive, évitement ou peu d’intérêt pour les relations, ou relations intenses mais instables et difficiles à maintenir)

(Définition inspirée de WHO, 2019)

Un cadre qui peut orienter les pratiques en santé et en services sociaux afin de reconnaître – et lutter contre – les inégalités de pouvoir et les obstacles d’accès aux ressources. Elle consiste notamment à reconnaître les déséquilibres de pouvoir et à travailler activement à rétablir une plus grande équité. Cette approche vise à promouvoir l’égalité, les droits, la justice sociale, le bien-être et l’autonomie des personnes, à travers des initiatives à la fois structurelles et personnelles.

(Définition inspirée de Corneau & Stergiopoulos, 2012)

L’approche sensible aux traumas est une philosophie de soins, mais également d’organisation des services, qui, lorsqu’elle est appliquée par une institution/organisation, implique:

  • de réaliser l’ampleur et les multiples impacts possibles des traumas;
  • de reconnaître les signes et les manifestations du trauma, que ce soit chez la clientèle, les familles, les membres du personnel ou toute autre personne en lien avec le système;
  • de répondre en intégrant les connaissances sur le trauma dans les politiques, les procédures et les pratiques;
  • et de résister activement à toute forme de retraumatisation.

     

L’approche sensible aux traumas s’applique notamment à partir des six principes suivants: la confiance et la transparence; la valorisation du soutien par les pairs; la collaboration; le choix et l’agentivité; ainsi que la reconnaissance des enjeux culturels, historiques et de genre.

(Définition inspirée de SAMHSA, 2023)

L’intersectionnalité peut être comprise comme le point d’intersection des diverses identités que porte un·e individu·e. Il s’agit de voir au-delà d’une addition des identités, mais plutôt de considérer l’entrecroisement ou l’imbrication des catégories sociales telles que le genre, l’origine ethnique, la classe sociale, etc. L’intersectionnalité rappelle que les oppressions se conjuguent pour produire de l’injustice. 

(Définition inspirée de l’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur, 2023; ESCODI, 2025)

Le modèle en trois phases est un modèle intégratif proposé par divers·e·s expert·e·s dans le domaine du trauma complexe (p. ex.: Herman, 1992; Ford & Courtois, 2020) et se résume ainsi:

  1. Stabilisation et sécurité: Viser la sécurité physique et émotionnelle, diminuer les symptômes aigus qui affectent le quotidien.
  2. Souvenirs et deuils: Remémoration des événements traumatiques et deuils associés.
  3. Reconnexion / Intégration:  Réintégration à la communauté et aux rôles sociaux, former de nouvelles relations, se définir au-delà du trauma.

Il peut y avoir un processus d’aller-retour entre ces phases et elles peuvent parfois se chevaucher.

(Définition inspirée de Courtois et al., 2020; Herman, 1992)

Références

  1. Corneau, S., & Stergiopoulos, V. (2012). More than being against it: Anti-racism and anti-oppression in mental health services. Transcultural Psychiatry, 49(2), 261–278. https://doi.org/10.1177/1363461512441594
  2. Courtois, C. A., Ford, J. D., Cloitre, M., & Schnyder, U. (2020). Best practices in psychotherapy for adults. In J. D. Ford & C. A. Courtois (Éds.), Treating complex traumatic stress disorders in adults (2e éd., pp. 62–98). The Guilford Press
  3. Équipe de soutien clinique et organisationnel en dépendance et itinérance (ESCODI). (2025). Approche tenant compte des traumatismes et de la violence en dépendance et itinérance. https://dependanceitinerance.ca/app/uploads/2025/04/250428-ESCODI-Guide-ATTV.pdf
  4. Ford, J. D., & Courtois, C. A. (2020). Defining and understanding complex trauma and complex traumatic stress disorders. In J. D. Ford & C. A. Courtois (Eds.), Treating complex traumatic stress disorders in adults: Scientific foundations and therapeutic models (2nd ed., pp. 3–34). The Guilford Press
  5. Herman, J. L. (1992). Trauma and recovery: The aftermath of violence—from domestic abuse to political terror. Basic Books.
  6. Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur. (2023). Équité, diversité et inclusion (EDI) : au cœur de la réussite étudiante. https://oresquebec.ca/dossiers/equite-diversite-et-inclusion-edi-au-coeur-de-la-reussite-etudiante/
  7. World Health Organization. (2019). International classification of diseases for mortality and morbidity statistics (11th revision). https://icd.who.int/
  8. Substance Abuse and Mental Health Services Administration. (2023). Practical guide for implementing a trauma-informed approach (SAMHSA Publication No. PEP23-06-05-005). National Mental Health and Substance Use Policy Laboratory. https://library.samhsa.gov/sites/default/files/pep23-06-05-005.pdf